Depuis l’époque de Bella Bellow, la diva emblématique de la musique togolaise et africaine, qui a illuminé l’Olympia en France dans les années 70, aucune femme originaire du Togo n’a atteint de tels sommets dans le domaine musical. Pourtant, ces derniers temps, plusieurs artistes togolaises émergent et se font une place de choix dans les classements de la musique africaine. Leur carrière à peine ébauchée, elles parviennent déjà à transcender les frontières nationales.
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L’histoire de l’avènement des femmes dans la musique togolaise.
Dans les décennies des années 60 et 70, la scène musicale au Togo a vu ses premiers éclats de génie, portés notamment par des artistes féminines qui ont su inscrire leur empreinte dans l’histoire sonore du pays.
Lorsqu’on évoque les artistes féminines du Togo, il est impossible de ne pas mentionner celle qui a acquis une renommée mondiale : Bella Bellow. Figure charismatique et visionnaire de l’ancienne génération d’artistes togolaises, aux côtés d’Afia Mala, Fifi Rafiatou, Akofa Akoussa, Nimon Toki Lala, et Yta Jourias, elle a su magnifier la musique togolaise grâce à ses prestations scéniques.
Ces femmes ont donné une âme à la musique du Togo. Elles ont été les pionnières qui ont porté haut les couleurs musicales de notre pays à travers le monde. Heureusement, certaines d’entre elles, telles que Nimon Toki Lala, Fifi Rafiatou et Afia Mala, sont toujours parmi nous, prêtes à inspirer la nouvelle génération pour propulser la musique togolaise au-delà des frontières. En tant que producteur, je leur adresse mes plus sincères remerciements, car elles ont ouvert la voie à suivre pour les jeunes talents.
Bella Bellow : la pionnière des talents musicaux du Togo
Bella Bellow a tracé le chemin pour de nombreuses générations d’artistes togolais. Elle a été le symbole de la musique africaine à son époque. En effet, les femmes africaines hésitaient à se mettre en avant sur la scène musicale, surtout en Afrique francophone. En 1965, elle a offert une performance au regretté président Hubert Maga, lors de la célébration de l’indépendance de l’ancien Dahomey, aujourd’hui Bénin.
En avril 1966, sa présence au premier Festival mondial des Arts Noirs à Dakar, au Sénégal, marque le début d’une reconnaissance internationale. Bella Bellow compte parmi les rares Africaines ayant eu l’opportunité de se produire à l’Olympia à Paris, la scène prestigieuse tant convoitée par les artistes africains en quête de renommée. Elle a enchanté le public lors de concerts à Athènes en Grèce, à Split en ex-Yougoslavie, à Bonn en Allemagne et en Belgique.
Le surnom de celle que les fans appellent « la chanteuse de blues africaine » a résonné dans les Antilles (Guadeloupe et Guyane). Au Festival de la chanson populaire de Rio de Janeiro au Brésil, elle a été acclamée par plus de 100 000 spectateurs. Cependant, la voix de cette pionnière de la musique togolaise disparaîtra dans les méandres de l’histoire à la suite d’un tragique accident de la route le 10 décembre 1973 à Lilikopé, un village situé à 50 km de Lomé.
Dans les années 80, la scène musicale togolaise a connu une période difficile, entraînant une perte de son dynamisme. Les chanteuses se faisaient rares et la relève n’a pas été assurée, laissant la nouvelle génération en peine pour émerger.
Cependant, la scène musicale togolaise s’est réinventée à partir des années 90 grâce à l’émergence de nouveaux talents. Des artistes tels que Fifi Rafiatou, Akofa Akoussa, Nimon Toki Lala, Afia Mala, et Yta Jouria ont parcouru les grandes métropoles africaines pour partager leur passion musicale. De Cotonou à Bamako, en passant par Dakar, Ouagadougou, Douala, Libreville, Brazzaville et même Kinshasa, elles ont été accueillies avec enthousiasme par des foules conquises.
Le retour des femmes sur la scène musicale togolaise est un phénomène captivant.
Après une période de déclin, émergera une nouvelle vague d’artistes féminines dans les années 90, portant avec elles un souffle de créativité renouvelé. Cette génération montante prendra le flambeau des icônes de la musique togolaise, telles que Santy Dorim, Edith Fever, Amy Coco, Djenny Djella, et bien d’autres encore.
La nouvelle vague de talents a su exploiter pleinement les nouveaux outils d’enregistrement audiovisuel pour conquérir le marché musical togolais et même de la sous-région ouest-africaine. Cette montée en puissance a ouvert des portes à la scène musicale féminine togolaise, favorisant des collaborations qui enrichissent toujours plus le paysage discographique du Togo.
Ce fut le point culminant de cette nouvelle vague qui a commencé à se distinguer dès les années 2000 avec des artistes comme Mirlinda, Reynia, Finiki, et d’autres. La rupture ne se produira pas comme dans les années 60, 70 et 80, car ces jeunes talents ont réussi à marquer leur époque avec des singles qui ont franchi les frontières togolaises.
Elles méritent des félicitations, car créer de la bonne musique nécessite des investissements considérables. De nos jours, il est impossible d’organiser un spectacle au Togo sans inviter des artistes tels qu’Almok, Dyana, Bibi Reine, Abitor, entre autres.
Chaque année, les femmes prennent de plus en plus de place sur la scène musicale, suivant les traces des légendaires Bella Bellow, Fifi Rafiatou, Akofa Akoussa, Afia Mala, etc. », a déclaré Kevin Dieudonné, présentateur de l’émission « Africa Hit » sur la chaîne LCF (La Chaîne du Futur).
Avec cette émergence, une nouvelle génération a pris le relais vers les années 2005 et 2010, notamment avec des artistes comme Adjoa Sika, Bibi Reine, Shandy, les sœurs Rosine, Almok, Kezita, Madame Abitor, et bien d’autres. Leur succès a franchi les frontières togolaises, permettant aux artistes du Togo de collaborer avec leurs homologues de la sous-région et même du continent.
Finalement, l’attaque a été couronnée de succès après une période de creux. De nos jours, un nombre croissant d’artistes féminines togolaises participent aux grands festivals, ce qui leur a valu de nombreuses distinctions tant au niveau national que régional. Parmi ces artistes influentes, on peut citer Almok, Bibi Reine, Kezita, Dyana, Sikavi Lauress, Christel Johnson, Mirlinda, et d’autres encore.
Depuis 2014 jusqu’à aujourd’hui, on observe une nette réapparition de la musique togolaise grâce à des femmes déterminées à se faire un nom. Au cours de cette période, plusieurs albums et singles ont été publiés. Leurs performances sur les scènes musicales africaines sont indéniables.
C’est une rivalité entre les artistes féminines et masculins. Récemment, les femmes cherchent à surpasser leurs homologues masculins, obligeant ainsi chaque artiste féminine désirant entrer dans la scène musicale togolaise à produire des œuvres de grande qualité pour éviter de disparaître rapidement.
Aujourd’hui, après le succès des Toofan dans la musique africaine, il convient de mentionner une artiste togolaise qui fait également la fierté musicale du Togo », a déclaré Dyana, chanteuse togolaise. Ces femmes, de Bella Bellow à Dyana, ont été honorées de nombreuses distinctions sur les scènes nationales et internationales. Elles ont également pris part à d’importants festivals tels que les Kora Awards, le Femua, etc.
En 2016, on espère que l’apparition de nouvelles talents féminins continuera de porter haut l’orgueil togolais, tout comme l’ont fait leurs prédécesseurs dans les années 90 et 2000. Pour le moment, l’aventure des « Amazones » de la musique togolaise est loin d’être terminée.
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