Inspirée par les vagues de l’océan, la morna est une forme musicale née au XIXe siècle sur l’île de Boa Vista dans l’archipel du Cap-Vert.
Césaria Evora, surnommée la « Diva aux pieds nus », a enchanté le monde avec sa voix chaleureuse et son style musical unique, mélangeant les rythmes de la musique cap-verdienne avec des influences du fado et du blues.
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Elle a porté haut la culture de son pays natal, le Cap-Vert, captivant les auditoires du monde entier avec son charme et son talent intemporels. Sa présence sur scène était une célébration de la vie et de la passion, et son héritage perdurera à travers les générations, comme une étoile brillante dans le firmament de la musique mondiale.
Dans le passé, pendant l’ère de l’esclavage, cette forme de musique offrait aux Cap-verdiens, souvent exilés en raison de la sécheresse sur les îles du Cap-Vert, un moyen d’exprimer leur douleur tout en chantant la nostalgie de leurs proches et de leur terre natale.
Les captifs provenant du Cap-Vert étaient transportés vers les territoires autrefois désignés comme l’Afrique portugaise, comprenant la Guinée-Bissau, Sao Tomé et Principe, ainsi que l’Angola, afin d’œuvrer dans les plantations appartenant à leurs colons.
La morna, un style de musique qui permet de communiquer la saudade, parfois appelée sodade, représente le désir ardent et l’espoir de retrouver ce qui nous manque.
Étant donné que le Cap-Vert est un archipel lusophone, la morna est interprétée en créole et en portugais. C’est une ballade amoureuse rythmée et mélancolique qui, de nos jours, est invariablement soutenue par des musiciens.
Elle prend forme au son des accords de guitare, du cavaquinho (une variante à quatre cordes de la guitare), de l’accordéon, de la clarinette, du violon et du piano, le tout accompagné d’une voix qui narre une histoire.
Elle incarne l’essence musicale du Cap-Vert, explorant des rythmes à 2 ou 4 temps pour capturer la délicatesse d’une mémoire envoûtante.
La genèse et le développement de la morna
La toute première morna intitulée « Brada Maria », créée en 1870, n’a malheureusement pas d’auteur identifié. Signifiant « Des cris à Marie », cette chanson est une prière, un appel à l’aide d’une femme exprimant sa souffrance et son espoir de retrouver sa famille. Elle est secourue par un homme qui, ému par la compassion, l’aide à regagner son foyer.
Un demi-siècle plus tard, la morna est mise en valeur grâce à l’écrivain Eugenio de Paula Tavares dans les années 1920. Poète renommé du Cap-Vert entre 1890 et 1930, Eugenio compose des poèmes abordant les thèmes de la morna tels que l’amour, l’île, la mer, la femme, l’immigration et la santé.
Ce n’est qu’en 1969 que paraît « Mornas, Cantigas Crioulas » (Morna, les chansons créoles), le recueil rassemblant l’ensemble des poèmes d’Eugenio de Paula Tavares.
La Morna connaît une renaissance dans les années 1950 grâce au compositeur et musicien Francisco Xavier Da Cruz, également connu sous le nom de Beleza. Il met en lumière la Morna de São Vicente et écrit des chansons pour Titina et Bana, célèbres musiciens et chanteurs de Morna.
Beleza révolutionne le style de la morna en créant une dizaine de morceaux et donne naissance à un nouveau genre musical du Cap-Vert, la coladeira, qui avec un tempo plus vif, aborde des thèmes comme la joie, l’humour et la critique sociale.
Tout comme Eugenio, Beleza a écrit deux livres, chacun contenant une dizaine de poèmes. Il a aussi composé une dizaine de chansons de Morna et de Coladeira.
L’introduction de la coladeira n’apporte aucun changement perceptible à la morna.
Il y a trois styles de musique morna :
La morna de Boa Vista, née en 1870, représente le genre musical le plus antique de la Morna. Elle se distingue par son humour et ses critiques sociales associés à un rythme enjoué, tout en présentant une structure musicale élémentaire.
La morna de Brava, qui a émergé en 1920, représente le style musical le plus emblématique de Morna au Cap-Vert, grâce aux compositeurs des îles de Brava et Fogo qui l’ont magnifiée jusqu’à nos jours. Son essence réside dans un tempo plus languissant, portant des thèmes romantiques.
La morna de Sao Vicente, née dans les années 1930, se distingue par sa mélodie caractéristique, offrant des variations rythmiques plus prononcées par rapport à sa cousine brava. Ses paroles, tout en explorant des thèmes romantiques, s’aventurent dans une diversité plus large d’émotions et de sujets.
Les créateurs et les artistes de la morna
Le Cap-Vert est riche en compositeurs qui ont joué un rôle dans le développement de la morna. En plus de Francisco Xavier Da Cruz, connu sous le nom de Beleza, il y a d’autres pionniers comme Jorge Fernandes Monteiro, surnommé Jotamont (1912-1998). Talentueux à la trompette, Jotamont est également un compositeur qui a écrit une dizaine de chansons mornas.
Il a aussi participé à la documentation du genre musical en rédigeant deux ouvrages, l’un consacré à la morna et l’autre à la coladeira.
Epilania de Freitas Silva Ramos Evora, communément appelée Dona Tututa (1919 – 2014), a la distinction d’être la pionnière féminine du Café Royal de Sao Vincente en tant que pianiste.
Dona Tututa brille comme l’unique compositrice et pianiste légendaire de la morna au Cap-Vert. Ses compositions emblématiques ont été portées par la voix de Césaria Évora, de Bana, parmi les illustres interprètes de ce genre musical.
Armando Zeferino Soares (1920 – 2007) est renommé pour sa création emblématique, la chanson bien-aimée « Sodade », chantée par Césaria Évora. Cette mélodie, composée dans les années 1950, exprime la nostalgie profonde d’Armando pour ses amis partis vers Sao Tomé et Principe.
Fernando Quejas (1922 – 2005), un compositeur et chanteur renommé, a laissé une empreinte indélébile sur la musique cap-verdienne. Sa contribution au rayonnement de la morna est incontestable, notamment au Portugal où il a enregistré 22 singles vinyles sous le label « Alvorada ». Pionnier dans le domaine radiophonique, il a établi l’une des premières stations de radio du Cap-Vert, Radio Clube de Cabo Verde (Radio Praia). En plus de sa musique, Quejas a également partagé sa poésie à travers un recueil intitulé Andante Cantabile, accompagné de photographies captivantes illustrant les moments forts de sa vie.
De nos jours, la morna résonne sous les doigts de nombreux artistes et interprètes, qu’ils soient hommes ou femmes.
Depuis 1930, grâce à l’empreinte musicale du compositeur Beleza, la morna s’épanouit sous les talents d’Adriano Gonçalves, mieux connu sous le nom de Bana. C’est dans les années 1950 qu’il se consacre pleinement à sa carrière, après avoir servi en tant que garde du corps pour Beleza. Ainsi, auprès de ce compositeur, Bana acquiert les subtilités de la morna. Après le décès de Beleza, le chanteur décide de conquérir Paris (France) et Rotterdam (Pays-Bas), où il étend son rayonnement et devient l’ambassadeur du Cap-Vert en tant que maître incontesté de la morna.
La morna possède également sa souveraine en la personne de Césaria Évora, qui a été immergée dès son enfance dans le monde de la musique grâce à son père, Justino Da Cruz Évora, un musicien, et à son oncle, le chanteur Bana.
Césaria Évora amorça sa carrière de chanteuse à la radio et sur les navires de plaisance dans les années 1960 à Mindelo sur l’île de São Vicente. En 1985, elle se joignit à son oncle Bana qui l’incita à se produire au Portugal pour un spectacle. De cette manière, elle accéda à une reconnaissance internationale en collaborant avec des compositeurs du Portugal et de France.
Outre son interprétation remarquable de la morna, Césaria Evora s’est distinguée par sa contribution à la coladeira avec sa célèbre chanson « Sodade » en 1992. Elle a non seulement ouvert les horizons de la morna et de la coladeira au monde, mais aussi inspiré d’autres chanteuses à laisser leur empreinte dans le domaine de la morna.
Celina Pereira, une enseignante émérite d’autrefois, lance son premier titre en 1979 où elle célèbre sa ville, Boa Vista, sous le label de Bana. Elle dédie ses chansons à l’amour qu’elle porte à son pays, en particulier à son île de Santa Monica. Ces femmes ont incarné de magnifiques exemples de représentation culturelle.
De nos jours, la morna perdure à travers la nouvelle vague de chanteuses mornas telles que Lura, Mayra Andrade et Elida Almeida, qui portent haut les couleurs du Cap-Vert en exprimant leur passion pour leur patrie.
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