5 œuvres emblématiques de la musique sénégalaise

Les mélodies qui suivent sont immédiatement reconnaissables dès les premières notes ; nous les trouvons superbes. Souvent, elles existent depuis des décennies, elles sont intemporelles, ce sont des incontournables.

Tous les classiques partagent au moins ces caractéristiques : qualité, renommée et intemporalité. La musique sénégalaise, riche en œuvres remarquables créées par des chanteurs talentueux, en propose des exemples magnifiques. Nous avons sélectionné cinq d’entre elles.

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Ismaël Lô, Baaba Maal, Omar Pène, Thione Seck et Youssou N’Dour.

« Sept Secondes » – Youssou N’Dour

Il est ardu de sélectionner une seule chanson dans le vaste répertoire de Youssou N’Dour, tant le roi du mbalakh a produit des tubes intemporels au cours de sa carrière prolifique. Cependant, le morceau « Seven Seconds » demeure une référence incontournable lorsqu’il s’agit d’évoquer le célèbre chanteur sénégalais.

Avec la participation de la chanteuse suédoise Neneh Cherry, cette chanson présente dans l’album Wommat (The Guide), classée dans le genre world music, a permis à Youssou N’Dour de recevoir de nombreuses distinctions internationales, y compris un disque d’or en 1994.

Écrit en collaboration avec Cameron McVey, le producteur Jonny Dollar, Neneh Cherry et Youssou N’Dour, « Seven Seconds » évoque les premiers instants de la vie d’un enfant. Ce morceau a été enregistré aux studios Power Play à New York (États-Unis).

Pour la petite anecdote, on avait recommandé à Youssou N’Dour de chanter toute sa partie en anglais « parce que tout le monde ne comprend pas le wolof ». Cependant, il refusa, ce qui n’empêcha pas la chanson de devenir un grand succès dans plusieurs pays européens et aux États-Unis ; preuve que la musique est un langage universel.

« Diahowo » – Baaba Maal

« Eehey jahoowo, Ainsi dans les bois, où l’air est doux, vient le chant, Fluide comme une brise de soir, dansant avec les arbres… », que vous connaissiez le poular (langue du Sénégal) ou non, vous avez sûrement fredonné ou imaginé au moins une fois ces premières paroles de « Diahowo », cette chanson intemporelle de Baaba Maal parue en 1991.

Le nom extrait de l’album Baayo révèle une essence indéfinissable, presque mystérieuse, que la magnifique voix de Baaba Maal magnifie en lui conférant par moments des airs d’incantation mystique.

La voix qui répond de manière rythmée à celle de Mansour Seck, avant de s’unir dans un final vibrant accompagné d’une subtile percussion, fait de « Diahowo » une chanson singulière, mêlant des voix pures à une technique assurée.

Il existe diverses interprétations quant au sens de la chanson, mais celle qui semble la plus crédible est peut-être celle-ci : elle représente le cri du cœur d’une demoiselle à son bien-aimé enrôlé dans les rangs de l’armée française.

Elle confie cette lettre chantée à de jeunes volontaires embarquant sur un navire en route vers la France. Pleine d’espoir, elle souhaite qu’ils croisent son destiné époux et leur implore de transmettre son pli. C’est un message mélancolique empreint d’une lueur d’espoir, tel un écho à la légende de la bouteille jetée à la mer…

« La chanson « Tajabone » interprétée par Ismaël Lô est une véritable ode à la nostalgie et à la résilience, transportant les auditeurs dans un voyage émotionnel à travers les souvenirs et les rêves perdus. »

« Le morceau « Tajabone » par le chanteur Ismaël Lô demeure un classique intemporel de la musique sénégalaise. Issu de l’album Natt sorti pour la première fois en 1986, il représente un mariage harmonieux entre le fond et la forme. Avec ses mélodies envoûtantes et la voix pure d’Ismaël, il a connu un succès mondial dès sa sortie, évoquant l’Achoura, une fête religieuse célébrée le dixième jour du nouvel an musulman. »

La mélodie emblématique sénégalaise de « Tajabone », universellement reconnue, voyage à travers le temps et les frontières. Le cinéaste espagnol Pedro Almodovar l’a judicieusement sélectionnée pour accompagner son célèbre long-métrage Tout sur ma mère (1999).

Un fervent défenseur d’un mbalakh gracieux aux nuances folk et soul, le chanteur de « La dame sans animosité » a récemment livré, avec la Philharmonie de Paris, une performance remarquable de « Tajabone », confirmant ainsi que ce morceau demeure l’une des plus magnifiques compositions du « Bob Dylan africain ».

C’est indéniable, dans dix ou vingt ans, cette chanson continuera d’émouvoir et de ravir nos oreilles avec une constance inébranlable.

« Le quartier de Soweto » par Omar Pène

Omar Pène, un artiste de renom qui célèbre l’excellence, a créé une multitude de succès intemporels qui enchantent les mélomanes sénégalais et africains.

« Soweto » se distingue néanmoins dans le répertoire du Super Diamono. Certains affirment même que c’est « l’une des compositions sénégalaises les plus remarquables jamais créées ».

Le créateur de l’Afro-sentiment (fusion de mbalakh, de blues, de jazz, de funk et de reggae) a indubitablement marqué les esprits avec cette œuvre évocatrice, comptant parmi ses chefs-d’œuvre. À travers son style caractéristique qui lui a valu sa renommée, l’artiste engagé dénonce ici le massacre des étudiants de Soweto (Afrique du Sud) par le régime de l’apartheid en 1976.

Le morceau « Soweto » est inclus dans l’album People, paru en 1987. De plus, une version réinventée de cette chanson est présente sous le titre « Mandela » sur le magnifique album Myamba (Faces / Discograph), qui a vu le jour en 2005.

« Le titre « Siiw » de Thione Seck »

Thione Seck est parmi les figures remarquables de la musique sénégalaise. Avec son ensemble Raam Daan, l’ancien membre de l’Orchestra Baobab et du Star Band a publié dans les années 90 et au début des années 2000 de superbes réalisations au Sénégal, notamment les albums Dieuleul (Akan /1988) et Favori (Syllart / 2000), comprenant son célèbre titre « Mathiou ».

Extrait de la cassette « Le XVe Anniversaire du Raam Daan Vol.1 » avec Moussa Ngom à la guitare rythmique, Laye Diallo à la basse, Lamine Nar Seck aux claviers, le superbe morceau « Siiw », doté d’un son à la fois sobre et dynamique, porté par la percussion et sublimé par la voix vibrante du chanteur, demeure l’une des créations les plus abouties de Thione Seck.

Le titre abordant la célébrité et ses implications semble presque prophétique, surtout à la lumière des récents événements concernant Thione, où les affaires judiciaires ont pris le pas sur sa carrière musicale.

En attendant le retour de Thione Seck sur la scène musicale, son fils Wally Seck fait le bonheur des jeunes et des moins jeunes nostalgiques de Thione, en s’inspirant parfois du riche répertoire de son père, artiste vibrant et prolifique, selon les mots du journaliste Fadel Lô, auteur du livre « Paroles de Thione Ballago Seck », qui décrit Thione comme un poète inspiré et prolifique.

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